Elle a un visage où il est difficile de lire quoi que ce soit. Un visage qui sourit tout le temps. Un visage qui cligne des yeux.
Son nez a été refait plusieurs fois. Elle ne l'aimait pas. Ses yeux aussi. Ses seins. Ses fesses. *Je n'avais jamais entendu parlé de cela! Des implants sur les fesses pour les rendre plus rebondies! Quoi d'autre? J'ai oublié.
Tout semble si parfait. Pourtant, elle cache tant derrière ce beau visage. Mais c'est plus simple de voir ce qui se voit. Moins compliqué. 1 + 1 = 2. Pas de temps pour une équation à déchiffrer.
Mais alors, comment faire?- puisqu'on est tous une équation à déchiffrer...
Elle sourit, elle est si gentille. Elle fait bien comme il faut. C'est ce qu'on lui demande- c'est plus amusant. Je me suis approchée de plus près. J'ai pris la peine de regarder. J'ai cherché autre chose. Et j'ai vu ce qui ne se voit pas tout de suite. J'ai eu accès à un trésor que toutes les opérations ne pourront jamais égaler. Un trésor plus beau que son nez si droit, que ses seins si ronds. La souffrance, la vulnérabilité, la pureté.
Dans l'ascenseur, on préfère regarder son téléphone portable plutôt que de se regarder, ou pire se parler. Est-ce que c'est pour ne pas sentir l'haleine du voisin?
Parfois, on porterait des lunettes de soleil même sans soleil. Juste pour se protéger du regard de l'autre. Pour se sentir en sécurité.
Et si on fait la métaphore; on protège nos yeux de la lumière de l'autre...
Est-ce qu'on a peur de soi ou de l'autre? Qu'est-ce qu'on a vraiment à cacher, à protéger? Qu'est-ce qu'on a réellement à craindre?
Michael Jackson disait quelque chose comme ceci: "Si on peut vivre notre vie en ayant la certitude d'être aimé, si on peut mourir avec la même certitude; ce qu'il y a entre les deux n'a pas d'importance. Tout le reste peut être surmonté sans problème."
Parce que tout le reste revient à la peur. Peur de l'autre, peur de soi. Peur de ne pas être aimé, peur d'être rejeté. L'ego qui se protège sans cesse.
L'ego qui se refait un nez, des pommettes, un visage.
Et derrière ce visage, on est pareil à ce sans-abri, à ce vieillard perdu, à cet enfant qui pleure.
Derrière ce visage, dans ce coeur; on est simplement tous les mêmes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire