vendredi 4 décembre 2009


"Vaut mieux ne pas être malade aux Etats-Unis!"
Avec un pied qui ressemble à un ballon de football, j'ai finalement décidé d'aller à la clinique.

"Ca ira, ça passera.." que je répète depuis deux semaines. Bon. Ca ne passe pas.
Et comme je dois être la seule qui marche à Los Angeles, c'est un peu embêtant en boitant. Déjà que les distances ne sont pas celles de Paris, me rendre au supermarché devient l'expédition d'une journée!..
Je devais faire quelque chose. Une amie me parle des free clinics. Objectif, donc: trouver une de ces cliniques gratuites près de chez-moi. Je n'ai pas l'habitude d'être malade. Et encore moins de payer pour l'être. Heu..pour me faire soigner!
Parfait- il y a une free clinic sur ma rue. Bon, c'est au bout de la rue, ce qui veut dire une vingtaine de minutes à pieds, mais quand même..
Je m'y rend donc, tintubant, avant le coucher du soleil. J'y entre. La dame derrière le comptoir me regarde à peine. Alors, je lui fait un petit sourire. Genre, pauvre petite chose vulnérable et désemparée. Je lui demande poliment, avec toute la délicatesse dont je suis capable: "Madame, comment ça marche, ici? J'ai besoin de voir un docteur pour mon pied.." Je lève ma jambe grand écart jusqu'au comptoir pour lui montrer mon pied. Elle n'est pas impressionnée. "Il faut aller à l'urgence". "Mais.. Je ne pourrais pas.." "Alors, si vous voulez voir un médecin, faut vous présenter ici avant 7heures le matin et si vous passez le même jour, ce ne sera pas avant 3hr pm, sinon, il faut revenir encore le jour d'après.."
C'est ce que j'ai compris, mais elle parlait si vite, et avec un anglais mâché comme de la purée de patates. Elle me répéte encore la même chose, sans émotions, sans trop me regarder, comme un robot. En gros, j'aurais pu mourir là, devant elle- ou m'envoler, avec le ballon qu'était devenu mon pied- elle aurait continuer à répéter son même refrain. Elle n'en avait rien à foutre, apparemment.
"Madame, j'ai mal! Aidez-moi! Expliquez-moi. Je ne comprends rien." Je n'ai rien dit. J'ai sentie qu'elle n'allait sûrement pas me prendre dans ses bras aujourd'hui..
"Merci". Je suis sortie. Et là, je n'ai pu m'empêcher de pleurer. D'être seule au monde- avec mon pied. D'être traitée comme un petit rien dutout. Comment peut-on traiter les êtres humains de cette façon? Je n'ai qu'un mal de pieds, mais des gens gravement malades ne sont pas soignés. Comment cela peut être possible? Comment laisser des gens souffrir?

J'ai pris de grandes respirations. Et j'ai marché jusqu'à la pharmacie la plus proche, en décidant que j'allais me débrouiller seule. J'ai demandé conseils à la pharmacienne, qui ne savait trop quoi me dire. Tant pis. J'ai acheté anti-douleurs, crème spéciale, bandage- et suis rentrée chez-moi jouer au docteur...

"Vaut mieux ne pas être malade aux Etats-Unis" Je dirais pluôt qu'il vaut mieux ne pas être malade tout court.

Mon petit pied va un peu mieux. Etrange que le vin ne soit jamais prescrit par les médecins. Pourtant, ça fait un bien fou!..
A notre santé! Et à celle de mes pieds...

1 commentaire:

5ème Planète a dit…

C'est bien l'auto médication mais je te conseille tout de même de voir un pro (un étudiant en médecine au pire) Comme tu dis tu n'as qu'un pied malade mais bon il peut encore te servir ! biz et courage ! cathy