dimanche 17 novembre 2013

Bancale

Désolée, je n'ai plus envie d'être gentille. Ni de faire les choses pour être une bonne personne, pour être parfaite. Ça m'ennuie en fait.
Ce qui m'amuse c'est d'être moi. Parfois ça n'a aucun sens, souvent ça va dans tous les sens.
Être moi c'est tellement simple. Comme respirer. Sans penser à ce qu'on en pensera, ni si ça se fait d'être comme ça. Si cela ne se fait pas, j'aurai inventé une autre façon c'est tout.

À l'inverse, ça me prend une énergie folle d'essayer d'être parfaite. Et surtout de ne jamais y arriver.
Gérard Depardieu est né le même jour que moi, quelques années avant. J'ai pensé à lui, et j'en ai conclu que s'il pouvait le faire, je pouvais moi aussi. Gérard, il est juste lui-même. Ça choque souvent, ça ne plaît pas nécessairement. Mais, au moins c'est vivant.

De toute façon être lisse ça m'ennuie. Je suis bouclée.
Je me rappelle une soirée avec mon père il y a quelques années. Entre deux voyages. Une grande discussion dans la cuisine où je lui avais reproché plein de choses. On le fait tous un jour où l'autre. Ce n'était pas les premiers ni les derniers, mais je me souviens d'être allée dormir après et de m'être dit: "Probablement qu'il ne m'aimera plus demain." Je croyais que c'était possible, mais j'avais pris le risque. Le risque d'être moi. Maladroitement, mais c'était moi. C'est toujours un peu maladroit être soi puisque ça ne s'est jamais fait avant. C'est un témoignage constamment unique.

Le reste; les façons de faire habituelles, c'est du prémâché, du réchauffé. C'est fade et sans goût.
Les gens qui m'intéressent le plus sont tous différents et originalement eux-même. Ils ont tous un côté bancal, des fissures. Comme s'ils boitaient en marchant, mais n'essaient pas de marcher comme tout le monde.
Je pense que pour être vivant, il faut juste trouver une façon de marcher avec le boitement. Sa jambe plus courte, son dos arqué, ses idées débiles, son obsession pour les morceaux croquants dans les céréales en choisissant dans la boîte et laissant le reste.

L'autre jour, j'ai lu un article dans un magazine sur une célébrité qui a été diagnostiquée TDAH (Trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité). Elle était soudain soulagée. Il y a avait enfin un nom sur ce qu'elle était et elle pouvait l'être en paix. On est tous TDAH, ou TDEHJ (Trouble de difficulté à être humain certains jours). Est-ce qu'il faut vraiment un nom pour commencer à vivre?
Le prénom ne peut pas faire l'affaire?
Soyons bancals!


1 commentaire:

Unknown a dit…

Superbe!! :))) Merci!!
LOVE
ONE