dimanche 5 juin 2016

Amour arrangé (Partie 1ère)

En Inde, une majorité des mariages sont arrangés. C'est-à-dire ni fruit de l'amour, ou magie du Prince charmant. Quand on arrive début vingtaine, il est temps de penser à choisir un parti, et ce sont souvent les parents qui s'occupent de trouver le bon. Une fois sélectionné, on se voit une, deux, trois fois. Un thé, café, au plus un repas. On confirme qu'on a bien les mêmes valeurs et intérêts communs, une vision de la vie qui concorde... et on se met à rêver sur l'oreiller, en imaginant un destin ensemble.
Si tout va bien (et même s'il a un peu de poils dans les oreilles et la langue fourchue), on dit oui. Parce qu'on se voit déjà dans une belle robe, et que les parents se sont déjà rencontrés pour négocier l'entente.
C'est efficace. On évite de perdre du temps. Et cela fonctionne.
La plupart du temps, les mariages arrangés deviennent des mariages d'amour dans la durée. On apprend à connaître l'autre, sans se demander si on le choisit lui ou s'il y en aurait un qui ronfle moins... On a déjà dit oui, on n'a plus qu'à accepter l'autre tel qu'il est. Et les liens se tissent, au fil du temps, des enfants qui naissent, des épreuves, des joies, de la vie qui passe. Puis, vient un moment où il y a davantage qui nous unit que ce qui pourrait nous séparer.

Moi, je me demande quand même un truc; qu'est-ce qui se passe quand il y a quelque chose que l'on découvre de l'autre et que l'on ne peut absolument pas accepter? Pas comme une grosse verrue sur la fesse (n'empêche que cela aussi c'est délicat), plutôt comme.. sa préférence à porter des talons hauts au lit, par exemple. Dans ses pieds à lui. On fait quoi? On accepte?
Et quand c'est inacceptable.. On accepte quand même? C'est là où cela devient dangereux.

Un mariage de familles, c'est assurément plus solide que nos châteaux de carte à deux, qui menacent de s'écrouler au moindre battement d'ailes de mouche.. Avec deux mariages sur trois qui se terminent en divorces dans nos sociétés modernes.
Il y a quelques années en Inde, une coutume faisait que lorsque son mari décédait, la veuve était incinérée vivante elle aussi, pour aller le retrouver. Puisqu'elle n'existait que par eux deux. Mais le contraire, non; un veuf pouvait continuer à vivre. Hum..

On cherche l'amour qui apparaîtra soudain avec une pancarte: "me voici". Ou qui se posera un jour sur le bout de notre nez.
L'amour est probablement partout et nulle part à la fois. Il est dans ce qui nous unie, dans ce que l'on construit. Où on choisit.

Mais j'aime bien quand même quand il chatouille le bout de mon nez.

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