J’ai trente-six ans. C’est long trente-six ans
de vie, j’ai déjà oublié tellement de bouts. Parfois, j’aimerais bien revoir le
film de ma vie depuis ma naissance jusqu’ici. Mais après, j’aurais 70 ans, et
j’aurais passé ma vie à regarder mon passé..
Quelqu’un m’a déjà dit, en réponse à ce que cela faisait d’avoir des enfants : "Tu verras, c’est comme voir un
petit toi, te revoir enfant." Cela m’avait donné les larmes aux yeux d’amour.
À trente-six ans, il y a quelques leçons que
je retiens de la vie:
1. On recherche tous la même chose. L’amour.
Aimer et être aimé. Qui que l’on soit, riche
homme d’affaires, poète, marchand de riz, politicien.. On veut tous la même
chose. C’est peut-être notre seul dénominateur commun. Si on recherche tous
l’amour, pourquoi on a tant de mal à s’aimer ?
Parce que, deuxième principe ;
2. On s’aime autant qu’on peut se détester.
L’un ne va pas sans l’autre. L’amour, comme
toute chose dans la vie, vient avec son opposé. On aime un jour, on aime moins
le lendemain, et cela revient…
C’est dû au troisième principe ;
3. Plus on connaît, plus on aime. Et c’est
comme cela pour tout : le petit chat qu’on a trouvé un jour sur le balcon,
le vieux t-shirt tout troué qu’on porte depuis des années, la famille...
4. Quand on obtient une chose, on souhaite
avoir son contraire. On a des enfants, on veut être libre. On a une carrière
prospère, on rêve d’être bohème. On a les cheveux noirs, on veut des cheveux
blonds. On est célibataire, on rêve d’être marié, on est marié, on rêverait d’être
encore célibataire..
Oui, parce que ;
5. L’herbe semble toujours plus verte chez le
voisin.
Mais si on s’approche un peu mieux, on voit bien les
pissenlits !!
6. Si on rêve fort à quelque chose, on peut le
voir se réaliser.
Mais cela vient avec le prochain principe ;
7. L’humain a besoin de posséder, et c’est pourtant
l’attachement qui le fait souffrir.
L’attachement à l’autre, à sa maison, à son
statut, à ses réalisations, à ce qu’il accumule avec les années, à ses
souvenirs, à son passé… C’est le grand paradoxe de la condition humaine :
s’attacher à la vie, mais la savoir éphémère.
De là le huitième principe ;
8. On va tous mourir un jour. Et pourtant tout
le monde fait comme si cela n’arrivera jamais à lui. Parce que ;
9. Tout le monde cherche à être meilleur aux
yeux des autres, et chacun se croit de toute façon le meilleur exemplaire qui
puisse exister. Alors, à quoi ça sert de se battre ?
C’est à cause du dernier principe ;
10. On détruit ce que l’on crée. Toujours, à
divers degrés. On mange le gâteau qu’on a cuisiné pendant des heures, on rompt
avec son petit copain. On jette le poème qu’on a écrit hier soir, on détruit le
cabanon pour en construire un plus grand.
Mais rien ne se perd, rien ne se crée, tout ne
fait que se transformer.
Et on gribouille les leçons apprises pour en écrire de nouvelles..
Et on gribouille les leçons apprises pour en écrire de nouvelles..
Il me tarde de vieillir encore.
1 commentaire:
Vous avez de grandes définitions de l'amour. Je peux vous dire que vous êtes une belle âme et une bonne personne.
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