Histoire de nombril.
Elle s'arrête à la boulangerie. C'est le goûter: "Qu'est-ce qui te ferait plaisir?"
Hummm... Je salive devant le comptoir: "Mmm! Ca l'air bon! Cette tartelette-là! Ou celle-là? Oh! Celle-ci est à quoi?..."
Elle finit par toutes les prendre: "On les goûtera toutes!". Tellement heureuse de me faire plaisir.
Elle a une amie qui n'est pas bien. Elle me raconte un peu l'histoire dans la voiture. "J'ai promis de passer la voir. Je crois qu'elle a besoin de parler."
Elle l'invite finalement pour le goûter. "Ca lui fera du bien..."
Elle a des yeux qui se posent vraiment. Elle s'intéresse totalement, sait s'oublier complètement. Elle sait faire exister, et donner toute la place.
On entre chez-elle et elle nous donnerait à boire, à manger- son toit, ses meubles, le gilet qu'elle porte... "Tu l'aimes? Il t'irait bien!"
On a juste envie de se laisser porter par ses bras si grands. En espèrant fort qu'on ne l'oublie pas.
On se raconte nos vies. Elle ne peut pas avoir d'enfants. Dix ans qu'ils essaient. Elle ne sait plus quoi tenter. Un nuage assombrit son visage. L'ombre d'un instant, qu'elle chasse tout de suite en souriant. Mais la trace infime d'un vide, d'un désespoir, y demeure. A chaque vie son drame.
Il y a des nombrils qui prennent trop de place.
J'espère que le sien ne s'est pas perdu...
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