
"J'ai pas peur de la mer, moi! J'ai jamais eu peur de la mer."
Il a le double de mon âge et une vie qui s'apparente à la mienne. Une vie poussée par le vent..
Capitaine du "Vieil Homme", voilier qu'il fait profiter à tous ses amis. Qui viennent nombreux, par petits groupes, partager des moments intenses et vrais, dans la proximité de ces quelques mètres carrés sur l'eau. Quatre petites cabines, assez de provisions pour survivre naufragés plusieurs mois, deux immenses voiles, et nous voilà partis!
Capitaine du "Vieil Homme", voilier qu'il fait profiter à tous ses amis. Qui viennent nombreux, par petits groupes, partager des moments intenses et vrais, dans la proximité de ces quelques mètres carrés sur l'eau. Quatre petites cabines, assez de provisions pour survivre naufragés plusieurs mois, deux immenses voiles, et nous voilà partis!
Et la vie se déroule tranquillement; entre le petit-déjeuner au levée du soleil, les baignades, le déjeuner qu'on prépare tous ensemble, les siestes au soleil, la pêche, le repas du soir. Et le soleil qui se couche à l'horizon, préparant notre couchette... Bikini, brosse à dents; c'est tout ce dont j'ai besoin.
"Et ta crème solaire!" qu'on me répétait. "Oui, oui.."
Notre soleil n'est plus si pur..
On part en mer. Je tiens la barre, heureuse. Concentrée sur un point devant. Bien à l'écoute des instructions de mon capitaine. On s'arrête pour manger.
Au retour, beaucoup de vent et de houle. Oups; un peu mal au coeur. Je croyais que ce n'était que les autres qui avaient le mal de mer! Je me recroqueville un peu sur mon siège. Ca ne passe pas. Ca s'accentue...
Au retour, beaucoup de vent et de houle. Oups; un peu mal au coeur. Je croyais que ce n'était que les autres qui avaient le mal de mer! Je me recroqueville un peu sur mon siège. Ca ne passe pas. Ca s'accentue...
Je me sens horrible. Je souhaite qu'on s'aperçoive de mon mal-être mais je n'ai pas la force de parler. Finalement, les deux filles sur le bateau s'approchent de moi et réalisent que je ne vais pas bien. Je me sens soudain le corps tout engourdi. Et c'est comme si une pierre c'était mis au fond de mon estomac, et me rend lourde et dure.
Puis, je réalise que je ne peux plus bouger mes membres. Tout est paralysé. J'ai les mains, les pieds, le visage crispés. On prend mes mains et on essaie d'ouvrir mes doigts, tout contractés. On me dit de me détendre, de respirer. J'essaie tant bien que mal à ouvrir mes mains paralysées. Mais je n'ai plus de contrôle sur mon corps. Et je me sens si impuissante à ne plus pouvoir le maîtriser.
Et les deux filles s'occupent de moi, massent mon corps tout dur. Et le capitaine passe parfois, met ses mains sur les miennes. Son visage est rassurant.
Ils me disent que je n'ai rien à craindre, que je suis en sécurité. Mais je le sais. Le pire est que je ne sais même pas si j'ai peur, ou de quoi. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi mon corps réagit comme ça. Mais j'ai seulement envie qu'on m'entoure et qu'on reste près de moi . Je me sens comme une petite fille.
On me dit: "On arrive dans 30 minutes." Puis, "il ne reste que 20minutes." Encore?! Cela me semble une éternité...
On arrive finalement près de la côte et je me sens de mieux en mieux. Mon corps est si fatigué d'avoir ainsi lutté.
On arrive finalement près de la côte et je me sens de mieux en mieux. Mon corps est si fatigué d'avoir ainsi lutté.
Je parle beaucoup avec les filles et je repense à cette expérience, qui me fait réfléchir. Sur moi, sur la vie. Sur le pouvoir que l'on laisse. Sur notre corps, qui n'est pas autre que soi. Et que l'on peut maîtriser. Si on le décide. Pas avec la tête, mais dans son corps. Dans la vie.
Cette aventure n'a pas été qu'un voyage en mer. Mais un voyage vers moi. Une voile s'est levée. Un cap s'est franchi.
Je ne voulais pas rester sur cette mauvaise note et suis retournée en mer. Tout s'est très bien passé. Jamais laisser gagner la peur. Jamais reculer devant elle. L'aggripper, la bouche ouverte!
Je ne voulais pas rester sur cette mauvaise note et suis retournée en mer. Tout s'est très bien passé. Jamais laisser gagner la peur. Jamais reculer devant elle. L'aggripper, la bouche ouverte!
Ah! Et j'oubliais un élément sur ma liste en mer;
après bikini, brosse à dents et crème solaire. Boules pour les oreilles!
Oui; le capitaine ronfle...
après bikini, brosse à dents et crème solaire. Boules pour les oreilles!
Oui; le capitaine ronfle...
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