dimanche 1 août 2010

On est dans une soirée typique parisienne. Avec du champagne, un peu de saucissons et des cacahuètes. La fenêtre est ouverte sur une vue magnifique de Paris. Et des passants qui marchent et rient sur les étroites rues pavées, juste en bas.
Je ne sais plus comment on a commencé à parler d'enfants. Il me parle de sa fille, qu'il a élevée. Je lui dit, sourire aux lèvres et avec une pointe de nonchalance, que "pour ma part, ce n'est pas pour tout de suite!" "J'ai mes projets, j'ai plein de choses à réaliser.."
Il a rit de moi quand je lui ai dit que j'ai un monde à changer. " Tu crois que tu peux changer le monde? Qu'est-ce que tu veux changer? Qu'est-ce que tu veux dire?" Et j'essayais, avec toute la passion en moi, de traduire avec des mots tout ce que j'ai envie d'étendre et de communiquer. Mais c'était du vent pour lui. Vide, intangible. De la poussière d'étoiles. Il soufflait dessus et ça s'envolait..

"Tu ne changeras pas le monde avec tes idées, tes projets. Ce n'est rien tout ça. Ce n'est pas concret. Ce qui est réel c'est de donner la vie à un être, de l'élever, d'être près de lui, jour après jour, de lui bâtir un monde."
"La vraie contribution ce n'est pas si loin, si grand. C'est en se posant et en donnant. Contribuer c'est s'oublier pour faire grandir quelqu'un."

"Quel est le rôle dont tu parles? Qu'est-ce que tu as de si important à dire au monde?"
Et il m'énervait avec ses questions si rationnelles. Et avec sa façon de couper la corde de mes cerfs volants à grands ciseaux... "Mais ça ne se résume pas en une phrase! C'est par qui je suis. C'est quelque chose que je ressens en moi."

Et on a argumenté pendant toute la soirée à ce propos. Et il m'énervait d'être si juste dans sa perspective. De me donner l'impression que mes battements d'ailes soient tellement futiles...
Et touchant à la fois dans sa façon d'être entier et sans concession. Sans démordre de sa vision. Bouillant et passionné à sa façon.

Bien sûr qu'après notre conversation volcanique, il s'est approché de moi, le regard coquin:
"Alors quand est-ce qu'on commence à en faire?.. des enfants..."

Aah sacré français!

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