Viens un moment où l'on veut faire son pays. Le pays qu'on aime. Avec des arbres qui sentent bon et des montagnes qu'on peut appeler de leur nom.
Moi mon pays, il serait rempli de couleurs. Il y aurait du jaune, du rouge, du violet, du vert. Mon pays chanterait très fort et parfois, murmurerait tout doucement à mes oreilles. Mon pays serait exubérant et fier. Il aurait un nez énorme et de grands sabots. Mon pays serait aussi sanguin que de la viande saignante, et passionné comme la sève qui lui monte aux joues.
Mon pays aurait des yeux humides et des mains brûlantes. Mon pays hurlerait comme il rit, comme il aime, comme il pleure. Mon pays serait un volcan. Et je me baignerais de larve en ébullition.
Mon pays serait complètement fou, et inverserait les saisons. Il les choisirait à sa guise, en préférant le printemps, l'été et l'automne.
L'automne étant ma préférée, mon pays saurait faire danser le vent comme nul autre sait le faire. Et gronder le torrent derrière les montagnes. Mon pays aurait les nuits assez douces pour me bercer réveillée. Et assez fraîches pour m'enrouler sous une couverture, à la lumière de la lampe de chevet.
Mon pays ne revendiquerait ni ne ferait semblant. Mon pays serait de toutes ses couleurs affiché.
Mon pays me serrerait aussi fort qu'il me laisserait partir. M'approcherait patiemment aussi loin que je puisse le fuir. Mon pays m'écouterait sans broncher, et soufflerait, d'une infinie délicatesse au vent les notes de mon coeur partagé.
Je vais mon pays..
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