vendredi 16 mars 2012

Zen

Aujourd'hui, je suis au Japon. Oui. Quel dépaysement d'être ici! Seule à ne pas avoir les yeux bridés et les cheveux ébènes. On ne s'imagine pas ce que cela fait d'être en minorité, dans un monde autour qui ne nous ressemble pas. Je parle ici de l'apparence physique. Pour le reste, j'ai l'habite de détonner..
Si ce n'est de mes cheveux blonds bouclés, mes yeux verts et mon look assez occidental, je me sens en terrain familier ici. La délicatesse, la gentillesse des gens, l'immense respect et tous ces petits rituels du quotidien. Tout semble en harmonie et à sa place. Comme si chaque pas des passants rythmait avec le mouvement des branches sous le vent. Je sens une spiritualité toute délicate et légère, qui me porte. Et dans sa danse, tout prend son sens. Juste. Dans l'ordre des choses.
J'ai envie d'embrasser tout ce qui frôle mon regard. Le petit monsieur dans son petit marché, qui aide le petit vieillard à compter ses petites pièces. Cette dame dans la rue. Elégante, avec son carré de soie rouge sur les cheveux, noué sous le menton. Son parapluie à la main et de petites chaussures de ballerine. On dirait qu'elle frôle seulement le sol, ou qu'elle marche sur un nuage..
Aujour'hui, j'assiste à une séance de méditation zen. Ouf. Je ne savais pas que j'avais tant de choses dans ma tête. Ca grouille entre mes deux oreilles! Il faut apprendre à faire le vide, qu'il dit le maître zen. A faire taire toutes ces conversations inutiles avec soi. Oui. Je voudrais bien. Ca se calme parfois là-haut. Ca parle moins fort en tous cas. Quand j'écris, quand je danse, quand je me concentre sur quelque chose. Mais là, assis sur un coussin, dans cet espace où on aurait pu entendre une mouche voler. Et en plus, il n'y avait pas de mouche.. Où tous semblaient réussir parfaitement à être zen. Je devenait de moins en moins zen.
J'ai donc décidé d'imaginer qu'il y en avait une, mouche. Et je l'ai suivi. Jusqu'à la fenêtre. Je l'ai suivie...

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