jeudi 19 avril 2012

Mozzarella

Aujourd'hui, je suis en Italie.
Je n'y suis jamais allée. Je savais que j'aurais du y mettre les pieds avant!
Je marche dans les rues pavées, je sens les regards me parler latin, et suivre le vent faire onduler mes cheveux.
J'ai mangé une pizza trois fromages. Hum, je ne sais plus s'ils n'étaient que trois. Ni si c'était la pizza qui a tant fait danser mon coeur. Ou plutôt le chef, venu m'embrasser avec son tablier de farine et de tomate, et son ami Ricardo, qui m'a fait goûter à la "buena mozzarella qui va changer ma vie". Je n'ai jamais raffolé de mozzarella. Je n'aurais encore moins cru qu'elle puisse changer ma vie.
Mais c'est vrai qu'en y mordant, du bout des doigts tendus de Ricardo, je me suis sentie transportée.
Je ne sais pas si c'était la mozzarella. Fraîche et tendre comme jamais auparavant. Ou Ricardo. Ou ce petit resto aux fleurs mauves qui sentait bon le pain chaud, et avait joliment coloré mes joues rouges..

Je ne sais pas s'il y a vraiment autre chose que cela qui compte. Autre chose que les Ricardo de ce monde. Autre chose que les mozzarella goûtées au bout de doigts tendus. Et d'une langue inconnue chantée à mes oreilles.
Je ne sais pas s'il y a quelque chose de plus important que de sentir nos coeurs vibrer ensemble. Autour d'une mozzarella, d'une table en bois, ou d'un ciel bleu.

J'entends encore ces mots d'un homme au café où je me pose souvent pour travailler:
"Merci de t'être posée sur notre planète un moment."
C'est si beau.
J'ai cette impression d'avoir été déposée délicatement ici. Hop. Comme la rosée. Ephémère. Glissante. Disparue le jour venu.
Il y a de moins en moins de choses de cette Terre qui me retiennent et me tirent de leur gravité. Et à la fois, de plus en plus qui me touchent, me heurtent, m'interpellent.

Je suis coeur qui sent. Mon coeur est ici. Mon corps, lui, vole, d'ailes qui voyagent.

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