"Tu sais, je crois que je n'aime pas vivre à la campagne. Surtout par ce temps-là". Elle regarde à l'extérieur.
Je me suis demandé si elle vivait à la campagne ou qu'elle faisait une simple supposition.
Il la regardait attentionné. Ne parlait pas beaucoup mais écoutait. Son regard absorbait tous les faits et gestes de la femme devant lui. La femme qu'il connaissait si bien.
"Ils sont tous servis avant nous.". "Qu'est-ce que tu as dit?" (plus fort) "Ils sont tous servis avant nous!". Il se retourne, regarde ce qu'elle a vu. "Ah oui?".
En s'asseyant, il a mis son manteau sur la chaise à côté. "Tu veux mettre le tien aussi?"
Ils n'ont pas besoin de trop parler. "Je meurs de faim", elle dit. Une conversation à propos de leur petit-enfant. "Tu crois qu'il faudrait dire à Paul qu'on ne peut pas garder Jérémie ce week-end là?".
Oh. Il y avait tant d'amour, de tendresse et de simplicité dans le petit monde qu'ils formaient.
Dans tout ce qui aurait pu sembler être les banalités de ce qu'ils échangeaient, et qui en n'était pas le moins du monde. Exactement tout de l'autre était important pour chacun. Dans cette complicité de se connaître par coeur, et d'être à la fois toujours autant surpris.
Dans leur façon de goûter dans le plat de l'autre, de se servir de la même bière, de se regarder, de ne pas se regarder, de se parler, d'être silencieux.. C'était comme un magnifique ballet, une merveilleuse danse, qu'ils pratiquaient depuis si longtemps.
Vite, vite que je te rencontre, mon futur grincheux. On a une vie à s'aimer!
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