La piscine publique. J'ai toujours détesté. L'odeur du chlore, les douches trop froides, le jus de pieds par terre. Ma mère qui me crie de mettre mes babouches "Tu vas attraper des verrues".
Souvenirs, souvenirs : mes cours de natation. Où l'eau était toujours trop froide. Qu'il fallait y sauter toujours trop vite. Et qu'après le cours interminable, où une horloge géante avec aiguilles d'heure, minute et seconde, me rappelait que le temps n'avançait pas, je glissais toujours -ouille, en courant pour sortir vite de cet enfer à vagues. Puis, shampoing dans les yeux, vêtements mouillés parce qu'échappés par terre, et pressée de me libérer du monstre séchoir, le froid du dehors me glaçait les os et les cheveux.
Souvenirs, souvenirs : mes cours de natation. Où l'eau était toujours trop froide. Qu'il fallait y sauter toujours trop vite. Et qu'après le cours interminable, où une horloge géante avec aiguilles d'heure, minute et seconde, me rappelait que le temps n'avançait pas, je glissais toujours -ouille, en courant pour sortir vite de cet enfer à vagues. Puis, shampoing dans les yeux, vêtements mouillés parce qu'échappés par terre, et pressée de me libérer du monstre séchoir, le froid du dehors me glaçait les os et les cheveux.
Nul besoin de vous dire que c'est à reculons que j'y suis retournée cette semaine, avec une amie et sa petite. Il fallait que le temps soit très gris et triste depuis ce qui me semblait être une éternité, pour qu'avant la déprime, je décide l'ultime tentative: la piscine. Petit panier avec maillot de bain- est-ce qu'on a quand même droit au bikini dans les piscines publiques en France? Oui. Ouf. Je n'aurais pu supporter le supplice du maillot une-pièce-de-mamie et casque de bain, vu tout ce qui m'attendait déjà.
Arrivée à la piscine, tout commence assez bien. Vestiaires où on dépose nos vêtements. Je marche quand même sur la pointe des pieds; il y a du jus de pieds même en France. À la douche! J'appuie en grinçant des dents, j'attends l'eau glacée, m'imagine dans un camp de concentration. Miracle: l'eau est chaude! "Je vous rejoins, les filles". On est vraiment obligé de passer la porte pour la piscine?
Dans la piscine, beaucoup trop de monde. Beaucoup trop d'intimité qui se côtoie. La température annoncée n'a rien a voir avec celle de l'eau sur ma peau grelottante. Je me dis que c'est de la manipulation d'information, comme quand on nous dit que les choux de bruxelles sont bons pour la santé. Je m'en fou du 29 degrés: elle est froide votre piscine! Trois allées pour nager. La première où se sont rassemblés une meute d'enfants pour jouer au ballon -qui est passé à deux doigt de m'assommer radicalement. La deuxième et la troisième allée semblent avoir réunies tous les papis et mamies de l'association communautaire de tricot à proximité. Moi qui voulait faire un peu de sport, je me fais éclabousser par les deux grand-mamans devant moi qui font un "bain de jasette" et je reçois le coude d'un enfant qui saute pour attraper le ballon lancé trop loin. J'adore la piscine.
Il y a quand même un nouvel élément qui me réconcilie un peu avec l'enfer chloré: le toboggan! Une glissade géante, rien à voir avec le tremplin vertigineux de mes souvenirs et la peur nauséeuse de me jeter dans le vide, qui me clouait sur place, avant de faire un "plat" en sautant.
Excitée comme une gamine, je monte les marches, je m'assieds en haut du toboggan et, même pas peur, hop je me lance! Ça va viiiite, c'est comme les vraies glissades d'eau!
Comme on trouve toujours le soleil quelque part quand le ciel est nuageux, il y aura toujours les toboggans dans la vie. Quand ça va vite, qu'on ne voit rien autour, qu'on ne sait pas vers où on glisse, qu'on entend que les fous rires.
On y retourne quand à la piscine?
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