lundi 2 juin 2014

Pelle et râteau

Hier, pèlerinage dans la ville dans mon enfance, celle où j'ai grandi.
En fait, la vie m'y a ramenée pour un anniversaire d'enfant. C'était donc journée poupons, ventre arrondis, belles mamans, jeunes papas... et soleil et punch, aussi.
J'ai revu une amie d'enfance. Observant avec elle sa petite jouer dans le bac à sable, je me suis dit qu'on avait déjà été un petit boudin de chair avec une pelle et un râteau. Sauf que j'ai jamais vraiment aimé jouer dans le sable. Ou peut-être pour taper avec le râteau.

Je ne sais pas si c'est cette journée avec les enfants, qui nous font réaliser le temps qui file, ou si c'est le magnifique soleil couchant du retour, mais je me suis levée ce matin avec un sentiment nouveau.

Ce matin, j'ai réalisé que la vie ne durait pas toujours.
Ce matin, j'ai décidé de commencer à vivre comme si j'allais mourir un jour.
Ouf. Ce ne sera pas facile. Moi qui ait vécu jusqu'à maintenant comme si cela ne me concernait pas, comme si j'allais défier le temps, comme si j'étais éternelle. J'avais comme balayé ce petit détail du revers de la main. Pffft.

J'ai décidé ce matin de commencer à vivre comme si mon temps alloué était restreint. Moi qui déteste contraintes et restrictions. La vie qui ne dure pas. Cela change complètement la perspective.
Si la vie n'est pas cette promesse, belle et rayonnante au loin. Qu'elle est plutôt ici, maintenant, devant mon ordinateur, sur mon balcon, dans les jeans que je porte, et mes pieds aux ongles à moitié rouge.
Si la vie ne promet rien, elle est à agripper des mains.

J'ai décidé de commencer à vivre non plus comme si les choses m'étaient dû. Mais plutôt comme si je devais donner leur existence aux choses.
Créer, aimer, donner.
Mettre les mains à la vie, donner son coeur à la vie; ce n'est que cela, le sens.
Avec ou sans pelle et râteau.



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