Il y a les choses du quotidien. Comme laver sa tasse de thé. Remarquer la poussière par-terre et aller chercher le balai.
Il y a le banal qui frippe la peau. Et il y a les églises qu'on construit.
Elles ne se voient pas quand on lave la vaisselle, ni quand on court acheter du lait à l'épicerie. Ni dans ces factures de notre boîte aux lettres.
Ces églises qu'on construit.
Elles sont invisibles dans le quotidien. Mais elles se construisent, lentement. Une brique à la fois.
Et nos petites taches nous semblent si désuètes, quand partout se reflète -dans une fenêtre, dans la tasse de café, l'image de cette église que l'on veut construire...
Il n'a pas attendu qu'on lui donne la permission, avant de mettre en place l'idée qui avait germé dans sa tête. Construire une église, regrouper une communauté. On lui disait que c'était impossible, qu'il n'en verrait jamais le bout de son vivant. "Et combien cela va coûter?!?".
Il n'a pas pensé aux chiffres. Il a pensé aux familles qui allaient s'y regrouper. Il a commencé à construire sans avoir les sous nécessaires, mais emballé par un rêve qu'il ne gardait pas que pour la nuit.
"Complètement fou, inconscient!". À celui qui lui a dit ceci, il a répondu par une invitation au réveillon dans l'église. Il la faisait exister, comme on mord dans la foi.
Quelques mois après, des gens contribuaient, investissant un après l'autre, pour permettre de poursuivre la construction. Une brique, puis une autre. Elle est maintenant bien solide.
"Quand la caravane avance, les chiens aboient."
Il faut faire avancer la caravane.
Peu importe sa forme, peu importe son Dieu. Il faut construire son église.
Même si elle n'existe pour l'instant que dans la mousse du savon à vaisselle..
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