Il s’est levé pour nous saluer, a déposé par
terre la petite fille qu’il tenait sur ses genoux, et debout le dos à demi
plié, il s’est excusé : « Lumbago.. ».
Sa fillette me regardait fixement dans ses petites
lunettes roses, d’où elle voyait un très joli monde en couleurs -si j’en crois toutes les histoires
qu’elle avait à raconter sur le bout de sa langue, ses cheveux blonds en
broussailles volant avec elle sur la même planète... Quand sa maman est
arrivée plus tard, elle lui en a rapidement fait un chignon.
Pourquoi les mamans attachent les
cheveux qui volent, et pourquoi les papas ont des lumbagos ?
C’était un petit barbecue dans la proche
campagne ; une magnifique maison de famille, une grande terrasse et des
ânes dans le jardin. On buvait mousseux, bières et Mojitos, les enfants se gavaient
de chips, et cherchaient des bouts de bois pour griller les guimauves au feu de
ce soir.
Probablement que dans chaque coin du monde, les barbecues se ressemblent :
Probablement que dans chaque coin du monde, les barbecues se ressemblent :
Il y a des enfants qui jouent, qui crient, qui
pleurent, qui tirent sur la jupe de maman. Il y a des mamans qui mettent des
shorts sous leur jupe, sachant que fiston va se cacher dessous… Des mamans qui
prennent un autre Mojito, et une cigarette en cachette, pour
s’inventer un moment de liberté. Des mamans qui parlent entre mamans de choses
dont seules les mamans peuvent comprendre, des confidences et des fous rires,
pour s’évader un peu de leur quotidien.
Il y a des papas qui ont pris du ventre, parce
qu’ils n’ont plus le temps pour leur jogging, ni le football entre les copains
-sauf celui à la télé, avec le sac de cacahuètes... Des papas aux yeux cernés, qui d’une
main font cuire les saucisses, de l’autre attrapent le chien qui fait peur à
fiston, du coin de l’œil lisent un message sur leur téléphone, et d’une oreille essaient d’écouter ce que leur femme raconte aux copines..
La majorité des couples sont dépassés,
n’arrivent plus à se comprendre ou à se rejoindre, et tentent de préserver la
famille comme un château de cartes qu’on aurait collé avec du papier adhésif. C’est
ce que je vois dans les barbecues, quand je me faufile entre les papas qui
cuisent trop de saucisses, et les mamans qui boivent trop de Mojitos.
Et il y a toujours ce mec seul, qui fait pitié
à tous les autres : « Le pauvre, je ne comprend pas pourquoi, il est
pourtant si charmant.. » « Trop ambitieux, pas de place pour autre
chose.. » « Ce doit être ces pantalons, très mauvais goût ».
Hum.. Il est peut-être heureux. Il ne partira
pas de la soirée à 22h, il pourra faire la grasse matinée demain matin. Il a encore
cette légèreté quand il rit trop fort.
Il a peut-être d’accord, des pantalons un peu
trop courts, mais n’a pas de Lumbago !
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