lundi 13 mars 2017

Petits bouts du tout

J'écoutais parler Mooji, un guru très inspirant que j'ai découvert récemment. Son discours était sur les relations de couple. Et je suis tiraillée sur cette question.

Selon lui, on n'a pas besoin de chercher l'amour à l'extérieur, on a l'amour en soi, on est l'univers au complet. Oui, d'accord. Quand je médite, quand je crée, quand je suis totalement dans ce que j'aime, je ressens cette complétude. Mais.
Je crois que l'on est aussi humains, que l'on a à vivre cette vie dans cette forme. L'esprit divin s'est divisé en nous, petits bouts d'humains, comme en millions d'autres choses aussi. Je pense que l'on recherche tous à s'unir pour se compléter, et redevenir ce tout. Alors on veut la fusion, le partage, l'union.

Bien sûr, il faudra être vigilants, ne pas chercher à combler un vide par nos relations avec l'autre. Parce que ce vide n'existe pas de toute façon. On est tous petits bouts complets d'un tout, qui cherchent à se rassembler pour être plus grand. Comme les gouttes d'eau s'unissent pour former l'étang.
Je conçois totalement que l'on est déjà ce grand tout, que l'on est déjà tous unis spirituellement, sans avoir besoin de le faire concrètement, tout comme nous le sommes aux autres éléments de la nature. Mais.
Je pense que ce qui fait la beauté de cette vie d'être humain c'est aussi cette capacité à s'unir, à partager, à s'aimer. Peut-être qu'il faut seulement le prendre comme une expérience, non pas un but en soi. Puisque cette expérience des relations ne restera toujours qu'une ébauche dans cette tentative de redevenir l'univers entier. Malgré que l'on peut en ressentir parfois l'exaltation et la grâce, d'avoir effleuré un bout d'étoile... la relation avec l'autre sera-t'elle toujours trop petite pour ce que l'on cherche et qui nous surpasse?

Je conçois, dans mon coeur, qu'il n'existe pas de réel division, qu'il n'y a pas cet autre morceau de soi à chercher. C'est sans doute le conditionnement et la conscience de masse qui ont infusé cette notion d'incomplétude dans nos cellules, et dont il faudra se libérer, ainsi que tout ce que l'on a construit autour de cette illusion.
J'ai toujours eu cet espoir qu'un jour viendra, que je trouverai la personne qui sera mon tout, que mon âme reconnaîtrait, et qui mettrait fin à cette éternelle attente dans mon coeur.
Mooji me dirait: "Tu es cette personne". C'est sans doute une lubie de l'esprit qui nous éloigne de la vie, de penser qu'un produit miracle, appelé prince charmant, nous sauvera de l'incertitude de l'existence.
Mais une lubie tellement romantique...