dimanche 8 avril 2012

Cher Univers

Cher Univers,

Je ne sais pas si tu es féminin ou masculin. Je crois que tu es les deux. Donc, je vais utiliser le pluriel, ou non, le masculin.
Je voudrais d'abord te remercier d'exister. Parce que je trouve très beau tout cela. Ton ciel, tes montagnes, tes arbres, tes oiseaux, tes fleurs. Tes étoiles, ton soleil, tes nuages, tes petites fourmis quand elles font leur nid. Tes nouveau-nés quand ils ouvrent les yeux et la bouche pour la toute première fois.
Je voudrais aussi m'excuser de ne pas toujours savoir comment vivre. D'être nulle parfois. D'être juste une minuscule humaine, prise dans sa condition. J'aimerais être plus.. plus.. moins.. moins.. Mais bon, voilà.

C'est très important ce que j'ai à te dire. J'aimerais que tu m'écoutes attentivement.
J'ai essayé. Vraiment. Je ne peux pas juste me lever le matin et vaquer à mes petites activitées quotidiennes. Je n'y arrive pas. Je ne peux pas m'inscrire à l'aérobie une fois par semaine, café avec les copines tous les mercredis, regarder les nouvelles à la télé, balayer tranquillement le balcon, faire les courses avec une liste. Je n'y arriverai jamais.

Je regarde les gens autour et ils ont pourtant l'air de bien se porter. Ils vont, viennent. Ils mènent leur vie, calmement. Ils amènent enfants à l'école, vont travailler, Ils dorment, mangent, aiment, rient, pleurent. Ils vivent.

J'ai essayé, je te promets. J'ai du mal à vivre la vie telle qu'elle m'est présentée.
Comme si on vous servait des choux, et que malheureusement, vous n'en raffoliez pas. Vous pouvez les manger, mais ça ne vous rassasie jamais vraiment. Et vous devenez vert, à force..

Et donc, vous apprenez à cuisiner. Puis, vous avez envie de faire goûter, parce que c'est triste de manger seul. Mais vous constatez que la plupart préfèrent les choux. Et manger dans leur assiette. C'est plus facile, ça va plus vite. On n'a pas le temps, on a le petit à amener à l'école demain. Oui, pardon..

Ce qui me nourrit, je ne pourrai jamais l'acheter à l'épicerie. Ni en garder plein mes placards.
C'est aussi délicat, fragile, que précieux. Cela naît dans un regard, dans un infime geste, dans une parole même quand elle ne parle pas..
C'est de voir un monde engager sa vie à faire plus grand. A faire plus beau. Non pas plus grand comme plus grande maison, plus beau comme plus beau nez. Quelque chose d'infiniment plus subtil, qui ne se voit pas à l'oeil nu. Mais qui se ressent avec le coeur.

 Je ne trouve pas le sens à tout cela, sinon. Je ne trouve pas le sens à ta grandeur, sinon.
Merci, univers, de me servir autre chose que des choux.

1 commentaire:

Dien Long a dit…

l'arbre n'a pas de tronc
le mirroir n'a pas de verre
depuis que le temps est temps, rien n'a existé
alors pourquoi s'énerver.

les choux, les gens, la vie telle qu'on voit avec les yeux n'ont jamais existé.

I see friends shaking hands, says how do you do?!
They really mean: I LOVE YOU.

Ça n'existe pas de diamants qui ne sont pas des roches.
ça n'existe pas de how do you do?!
qui ne sont pas des I LOVE YOU.
ça n'existe pas de vie de choux
sans cette vie dont seul le coeur peut voir.

rien n'a même pas le potentiel d'être rien
Seule quelque chose peut soit avoir le potentiel, le shakti d'être soit quelque chose soit rien.

rien n'a aucun potentiel d'existence.
seule quelquechose a un potentiel d'existence.
le coeur peut voir ce potentiel
le coeur voit aussi....
...and I say to myself: what a wonderfull world;
ce monde où j'amène les enfants à l'école....avec pleine de surprise
ce monde où j'ai un rendez-vous avec les copines....avec pleine de sourires
ce monde où je regarde la lune....avec pleine de...chose dont seul le coeur peut voir exister